Bébés, enfants, adolescents, jeunes : quel que soit leur âge, les générations incarnant l’avenir du monde ont toujours été au centre de mes attentions. Et parce que nombre de ces « graines de demain » ont du mal à s’épanouir sereinement dans notre société occidentale, je m’interroge sur les origines de ces problèmes. Certes les temps et les mentalités ont changé. Cependant, à l’autre bout du monde, l’éducation des enfants les prépare à se construire en douceur, sans caprice et dans le contrôle de leurs émotions. Je vous invite donc à un petit voyage initiatique au Japon.

Le premier pilier de l’éducation japonaise repose sur les relations intergénérationnelles. Respect, écoute et affection mutuels sont en effet les caractéristiques reliant les différentes générations. Là-bas, quand les jeunes considèrent leurs ainés comme des puits de sagesse, les anciens regardent les générations futures comme des êtres en construction. Ils ont donc à cœur de les accompagner avec bienveillance et sans jugement sur le chemin de leur vie future. Ces points de vue croisés favorisent des relations riches et fructueuses, où chacun a cependant un rôle bien défini par sa place au cœur de la cellule familiale. D’ailleurs, afin de renforcer cette cohésion familiale et d’en délimiter les contours et les particularités, les aînés prennent plaisir à en raconter l’histoire aussi souvent que possible.

Le second pilier de l’éducation à la japonaise repose sur la sensibilité.  Cela signifie que les parents japonais inculquent à leur progéniture le respect de l’autre, quel qu’il soit. Excluant les cris et les manifestations trop violentes de colère, la désapprobation face à un acte répréhensible s’exprime dès le plus jeune âge par un regard ou un geste de mécontentement. Renvoyant à la CNV (communication NonViolente – cliquez ici pour en savoir davantage), le mode éducatif japonais ne repose pas sur le jugement mais sur le constat des faits. Ainsi, plutôt que de crier sur un enfant qui aura bousculé  un petit camarade, les parents japonais se contenteront de dire : « Tu lui as fait mal ». De cette manière, ils signifieront à l’enfant que son comportement a eu des répercussions négatives sur son camarade. Ils utiliseront d’ailleurs la même formule pour un objet, insistant ainsi plus sur sa valeur que sur son utilité. Ils créent de cette manière une plus-value au respect des enfants envers le monde qui les entoure.

Enfin, le troisième pilier de l’éducation à la japonaise, et de loin le plus important, repose sur la qualité du temps passé avec les enfants, ce dès le plus jeune âge.  Ainsi, au Japon, les enfants sont rarement séparés de leur maman avant leurs trois ans. Et les parents japonais ont pour habitude de cultiver le contact physique avec leurs jeunes enfants en les portant sur eux, dans n’importe quelle position. Ces coutumes créent un lien de proximité incomparable qui génère chez l’enfant un sentiment d’identité et d’appartenance. Ces liens privilégiés entre générations perdurent par-delà les années et les étapes de la vie.

Grâce à ces trois piliers de l’éducation à la japonaise, les enfants du pays du Soleil Levant sont capables de plus de contrôle et de sérénité que nos propres têtes blondes. Conscients de faire partie d’un tout dans lequel ils ont une place bien à eux, ils grandissent sans heurt, au sein d’une cellule familiale, qui leur accorde une vraie place, sans cependant en faire des rois ni des tyrans.

Ces considérations me donnent à réfléchir et me conduisent directement à cette question : et si nous, Occidentaux,  en prenions un peu de graine? Dans la mesure de nos possibilités bien sûr, mais surtout dans l’intérêt de nos petits …

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